L’État, les acteurs de la branche du travail temporaire et l’Union Nationale des Missions Locales ont renouvelé le 25 novembre 2021, à travers la signature d’un accord-cadre, leur démarche partenariale visant à accompagner les jeunes vers l’emploi. Retour sur les objectifs et les enjeux de cet engagement commun.
Le 25 novembre dernier, Prism’emploi, AKTO, le FASTT et le FPE.TT ont signé avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion et l’Union Nationale des Missions locales (UNML) un nouvel accord pour l’emploi et la qualification des jeunes. Cet accord prolonge et consolide le partenariat démarré en juin 2014 et renouvelé en 2018 en faveur de la démarche Mission Jeunes. Une démarche qui vise à faciliter l’accès à l’emploi des jeunes via un accompagnement renforcé et coordonné. Plus précisément, cette initiative lancée en appui de la Garantie Jeunes a pour objet de proposer aux jeunes âgés de moins de 26 ans « l’accès à des missions d’intérim et à une offre de services allant de la préparation des jeunes à la levée des freins périphériques à l’emploi. en passant par des actions de mise en relation avec les entreprises et des actions en formation ». Le renouvellement pour trois ans de ce partenariat est d’autant plus important qu’il intervient sur fond de crise sanitaire, soulignent les signataires de l’accord. Une crise sanitaire qui a provoqué une augmentation sensible du nombre de jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation. Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de consolider et d’accentuer les liens entre les agences d’emploi et les missions locales pour faciliter l’accès à la qualification et à l’emploi des jeunes à travers la mise en commun des outils et dispositifs d’accompagnement développés par chacun des acteurs.
L’intérim comme tremplin vers l’emploi
Dans le cadre de ce partenariat, l’intérim constitue un moyen d’accès privilégié au monde du travail pour des jeunes peu qualifiés et sans grande expérience professionnelle. Il leur permet d’affiner leur projet professionnel en découvrant des métiers et des entreprises différentes. C’est également l’occasion pour certains jeunes réticents à l’idée de s’engager pour la première fois dans un emploi, de se familiariser progressivement avec l’univers du travail à travers des missions ou des périodes d’immersion professionnelle. Les chiffres publiés par l’OIR ») en 2021 illustrent cette fonction de tremplin vers l’emploi de l’intérim. Ainsi, si 92 % des intérimaires de moins de 25 ans étaient en dehors du marché de l’emploi lors de leur inscription en agence d’emploi, en mars 2021, ils sont plus de la moitié en emploi.
Les missions locales assurent, par le biais du dispositif de la Garantie jeunes en particulier, un accompagnement intensif des jeunes de 16 à 26 ans vers l’emploi ou la formation. Les conseillers mettent en place une série d’actions visant à rapprocher les jeunes des entreprises via des outils tels que les ateliers métiers, le coaching ou les jobs dating, En utilisant la variété des contrats (CTT, CDD, CDI, alternance, etc.) ils facilitent l’accès à l’emploi et à la qualification de ces publics. Ils s’attachent en outre à lever les freins à l’emploi en matière de mobilité, de logement, de santé ou encore de garde d’enfants.
Développer les opportunités d’accès à l’emploi durable
Fort de ces pratiques et champs d’action spécifiques à chacun des acteurs concernés, l’accord-cadre fixe plusieurs grands objectifs opérationnels, à commencer par le développement des opportunités d’accès à l’emploi durable des jeunes accompagnés par les missions locales et la mobilisation des missions d’intérim pour faciliter aux jeunes l’accès à leurs premières expériences professionnelles. Il insiste sur la nécessité de renforcer leur qualification afin de répondre aux besoins des entreprises sur leurs bassins d’emploi et d’assurer la continuité des parcours professionnels en prenant en compte les difficultés non-professionnelles des jeunes. Il s’agit enfin de contribuer à la réussite de la Garantie Jeunes dans le cadre du PACEA (parcours contractualisé d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie) en l’articulant avec la démarche Mission Jeunes. L’accord met par ailleurs l’accent sur la nécessité de prendre en compte les orientations spécifiques des politiques nationales d’emploi, telles que l’égalité homme/ femme et la mixité professionnelle. Il insiste également sur l’attention particulière qui doit être portée aux jeunes en situation de handicap).
Un diagnostic territorial partagé
Par ce nouvel accord, les signataires s’engagent à mener entre eux des actions d’information, tant sur les besoins des compétences des entreprises et des jeunes dans le cadre d’un diagnostic territorial partagé, que sur le déroulement des missions d’intérim et de formation du jeune intérimaire. L’accord précise qu’ils doivent également veiller à coordonner les actions des différents acteurs pour assurer aux jeunes une continuité de leur parcours en utilisant l’offre de service existante (dont les périodes de mise en situation professionnelle). Les partenaires devront en outre favoriser la capitalisation et l’essaimage des bonnes pratiques développées sur des actions innovantes et efficaces, articulant les outils et dispositifs de Mission Jeunes.
Comme le montre l’enquête OIR/BVA («Regards croisés sur l’intérim », 2021), l’intérim est un très bon moyen pour entrer dans la vie active. En effet, 87% des jeunes interrogés n’avaient jamais travaillé en CDI et 67% d’entre eux n’avaient pas travaillé en CDD avant leur entrée en intérim. Aux côtés d’AKTO et du FPE.TT, le FASTT continuera notamment à réaliser des diagnostics personnalisés en lien avec les missions locales et à orienter les jeunes vers les dispositifs ad hoc afin de faciliter leur parcours d’emploi et permettre la réalisation de leurs projets en matière de logement, de déplacement, de santé ou encore pour leur trouver des solutions de financement.
Le suivi et le pilotage de cet accord seront réalisés au sein d’un comité de pilotage composé des correspondants des parties signataires. Ce comité de pilotage sera chargé de produire des rapports d’évaluation annuels et de mettre en place des actions de communication sur les résultats obtenus.
Source : prism’emploi